Kazakhstan
Le 12 juillet, après une bonne heure au poste frontière à inspecter scrupuleusement le contenu de chacune de nos sacoches, nous pénétrons dans le Kazakhstan...dernier pays de notre épopée en Asie Centrale. Le Kazakhstan, pays où les paysages montagneux vont laisser place à l'immensité, celle des steppes. Ce pays, longtemps traversé par des peuples nomades, reste surtout une immense steppe presque inhabitée, où seule la solitude va nous accompagner alors que nous rejoindrons Almaty puis Astana, villes réputées si modernes et exubérantes.
Mais aussi, pour nous, le Kazakhstan revêt une symbolique toute particulière. Nous, qui pendant plusieurs mois nous sommes dirigés à l'Est, ici, doucement et bien sûr sans jamais utiliser la ligne droite qui est la favorite des hommes pressés, nous voilà enfin à changer de cap. Pour nous le Kazakhstan, c’est le virage vers l’ouest, vers l’Europe que nous allons bientôt traverser... le Kazakhstan, c’est le début du retour.
Mais aussi, pour nous, le Kazakhstan revêt une symbolique toute particulière. Nous, qui pendant plusieurs mois nous sommes dirigés à l'Est, ici, doucement et bien sûr sans jamais utiliser la ligne droite qui est la favorite des hommes pressés, nous voilà enfin à changer de cap. Pour nous le Kazakhstan, c’est le virage vers l’ouest, vers l’Europe que nous allons bientôt traverser... le Kazakhstan, c’est le début du retour.
Jusqu'à Alma-Ata
13-20 juillet
Au loin un village, on pourrait presque le toucher ; un coup d'œil sur la carte nous confirme qu'il est en réalité à des dizaines de kilomètres... Ici, notre vision se porte presque à l'infini, tout est étrangement linéaire, la steppe se fond dans l'horizon.Steppe : étendue de terre sèche qui se craquelle sous un soleil de plomb et où pousse difficilement quelques hautes herbes...À perte de vue, rien pour égayer ce paysage...les kilomètres nous apprendrons que la vie a déserté ces steppes...à l’exception de quelques rapaces, aucunes espèces animales ne semblent vivre dans ces steppes.
Et puis, un bruit, celui du vent du nord (déjà fort) qui forcit et qui balaie les hautes herbes des steppes. Ici rien ne stoppe le vent, alors nous voilà tête baissée à lutter contre ce vent qui nous empêche d’avancer...La steppe impose sa loi, hostile, presque inaccessible derrière ce rampart venteux, chaque kilomètre sera une bagarre, chaque kilomètres ressemblera au précédent offrant inlassablement le même panorama.
Puis, enfin comme par magie, et à notre grand soulagement, l’horizon change...la steppe se fissure laissant place à un canyon aux nuances ocres.
Enfin, en se rapprochant de Almaty (anciennement nommé Alma-Ata à l’ère soviétique), la steppe devient verdoyante, les hautes herbes sauvages sont remplacées par les vergers grâce à la « magie » de l’irrigation. Et timidement la vie reprend ses droits, quelques villages apparaissent.
À Almaty, après plusieurs jours de solitude, nous découvrons une ville où les kazakhs flânent volontiers dans les jardins de la ville ou aux terrasses de cafés branchés. Alors que nous n’avions plus vu âmes qui vivent, le contraste est saisissant!
À Almaty, nous retrouvons aussi les traces de l’ancienne union soviétique:
Les bâtiments (des cubes de béton), les statues et sculptures semblent avoir été taillés à la hache.
Et comme en Russie, les monuments à la seconde guerre mondiale où brûle une flamme éternelle occupent encore une place prédominante dans les jardins publics, rappelant le lourd forfait de cette époque.
Au loin un village, on pourrait presque le toucher ; un coup d'œil sur la carte nous confirme qu'il est en réalité à des dizaines de kilomètres... Ici, notre vision se porte presque à l'infini, tout est étrangement linéaire, la steppe se fond dans l'horizon.Steppe : étendue de terre sèche qui se craquelle sous un soleil de plomb et où pousse difficilement quelques hautes herbes...À perte de vue, rien pour égayer ce paysage...les kilomètres nous apprendrons que la vie a déserté ces steppes...à l’exception de quelques rapaces, aucunes espèces animales ne semblent vivre dans ces steppes.
Et puis, un bruit, celui du vent du nord (déjà fort) qui forcit et qui balaie les hautes herbes des steppes. Ici rien ne stoppe le vent, alors nous voilà tête baissée à lutter contre ce vent qui nous empêche d’avancer...La steppe impose sa loi, hostile, presque inaccessible derrière ce rampart venteux, chaque kilomètre sera une bagarre, chaque kilomètres ressemblera au précédent offrant inlassablement le même panorama.
Puis, enfin comme par magie, et à notre grand soulagement, l’horizon change...la steppe se fissure laissant place à un canyon aux nuances ocres.
Enfin, en se rapprochant de Almaty (anciennement nommé Alma-Ata à l’ère soviétique), la steppe devient verdoyante, les hautes herbes sauvages sont remplacées par les vergers grâce à la « magie » de l’irrigation. Et timidement la vie reprend ses droits, quelques villages apparaissent.
À Almaty, après plusieurs jours de solitude, nous découvrons une ville où les kazakhs flânent volontiers dans les jardins de la ville ou aux terrasses de cafés branchés. Alors que nous n’avions plus vu âmes qui vivent, le contraste est saisissant!
À Almaty, nous retrouvons aussi les traces de l’ancienne union soviétique:
Les bâtiments (des cubes de béton), les statues et sculptures semblent avoir été taillés à la hache.
Et comme en Russie, les monuments à la seconde guerre mondiale où brûle une flamme éternelle occupent encore une place prédominante dans les jardins publics, rappelant le lourd forfait de cette époque.
Eole, le terrible
20- 26 juillet
Il est temps pour nous de quitter Almaty et de nous diriger « polé-polé » vers Astana. « Polé-polé » car dans cet immense pays ce n’est pas moins de 1300 kms qui séparent les deux ville principales du pays. Très vite, les habitations disparaissent et la steppe reprend ses droits. A nouveau, notre regard se perd à l' horizon, à perte de vue des plaines où l'herbe se meure sous un soleil de plomb. Les kilomètres défilent inlassablement, tous identiques les uns des autres...nous abrutissant d'ennuis.
Seule notre quête d’eau nous tient aux aguets...et même si nous n’en sommes pas fiers, nous voilà à outrepasser les barrières pour aller puiser un peu d’eau dans un rare réservoir.
Les quelques Kazakhs que nous croisons en route, s’arrêtent pour échanger quelques mots, nous proposer de l’aide, car tous sont intrigués de nous voir au beau milieu de nulle part. « Skolka ? » ; tous, bien conscient de l’immensité et de l’austérité de leur pays, s’inquiètent de savoir en combien de jours nous rejoindrons Astana! « S’bogam » , un brin affolés tous nous quitterons en nous souhaitant que dieux nous accompagne.
Et puis, alors que nous essayons de progresser rapidement dans l'espoir que le paysage va enfin changer dans quelques centaines de kilomètres, le vent se lève! Il semblerait qu'Eole ait décidé que la steppe serait l’aire de jeux des vents furieux ... Nous voila ballotés au milieu des bourrasques d'un vent Nord-Est qui tournoie autour de nous et jamais ne cesse. Parfois nous voilà stoppés nette en pleine progression, parfois nous sommes projetés au milieu de la route...Zebulon et Tornado sont bien léger pour lutter contre la colère d’Eole...
Alors que nous longeons les bords du lac Balkhash, quelques villages misérables de pêcheurs, et par-ci par-là dans des cahutes qui menacent de s’effondrer à la prochaine bourrasque; des femmes qui font sécher du poisson.
Nous comprenons petit à petit pourquoi la vie a déserté ces plateaux où la végétation se dessèche au soleil, où l’eau est rarissime, et où surtout le vent y est insupportable...c’est une vie rude et dénuée de tout confort que l’on découvre dans ces steppes.
Enfin après plusieurs journées de solitude, nous arrivons à Balkhash, petite cité balnéaire qui eu probablement ces lettres de noblesse à l’époque soviétique. Ce jour, nous découvrons, une petite ville où les HLMs d’architecture soviétique tombent en décrépitude.
À notre arrivée, alors que nous sommes arrêtés devant un garage, le porte bagage de Tornado cède! Mince la tuile !..
Mais une fois encore l’Asie centrale nous dévoile ce qu’elle a de meilleur: la gentillesse des gens.
À peine le temps de soupirer que le mécano du garage est déjà en train de démonter le porte-bagage pour le souder...une affaire résolue avant même d’avoir eu le temps de râler. Il semblerait que la prière du moine népalais porte encore ses fruits...
Enfin, à Balkhash, alors que nous sommes à mi-parcours (vers Astana); nous allons vivre une expérience complètement improbable...Au beau milieu des steppes ventées nous voilà à aller à la plage !!!!
Il est temps pour nous de quitter Almaty et de nous diriger « polé-polé » vers Astana. « Polé-polé » car dans cet immense pays ce n’est pas moins de 1300 kms qui séparent les deux ville principales du pays. Très vite, les habitations disparaissent et la steppe reprend ses droits. A nouveau, notre regard se perd à l' horizon, à perte de vue des plaines où l'herbe se meure sous un soleil de plomb. Les kilomètres défilent inlassablement, tous identiques les uns des autres...nous abrutissant d'ennuis.
Seule notre quête d’eau nous tient aux aguets...et même si nous n’en sommes pas fiers, nous voilà à outrepasser les barrières pour aller puiser un peu d’eau dans un rare réservoir.
Les quelques Kazakhs que nous croisons en route, s’arrêtent pour échanger quelques mots, nous proposer de l’aide, car tous sont intrigués de nous voir au beau milieu de nulle part. « Skolka ? » ; tous, bien conscient de l’immensité et de l’austérité de leur pays, s’inquiètent de savoir en combien de jours nous rejoindrons Astana! « S’bogam » , un brin affolés tous nous quitterons en nous souhaitant que dieux nous accompagne.
Et puis, alors que nous essayons de progresser rapidement dans l'espoir que le paysage va enfin changer dans quelques centaines de kilomètres, le vent se lève! Il semblerait qu'Eole ait décidé que la steppe serait l’aire de jeux des vents furieux ... Nous voila ballotés au milieu des bourrasques d'un vent Nord-Est qui tournoie autour de nous et jamais ne cesse. Parfois nous voilà stoppés nette en pleine progression, parfois nous sommes projetés au milieu de la route...Zebulon et Tornado sont bien léger pour lutter contre la colère d’Eole...
Alors que nous longeons les bords du lac Balkhash, quelques villages misérables de pêcheurs, et par-ci par-là dans des cahutes qui menacent de s’effondrer à la prochaine bourrasque; des femmes qui font sécher du poisson.
Nous comprenons petit à petit pourquoi la vie a déserté ces plateaux où la végétation se dessèche au soleil, où l’eau est rarissime, et où surtout le vent y est insupportable...c’est une vie rude et dénuée de tout confort que l’on découvre dans ces steppes.
Enfin après plusieurs journées de solitude, nous arrivons à Balkhash, petite cité balnéaire qui eu probablement ces lettres de noblesse à l’époque soviétique. Ce jour, nous découvrons, une petite ville où les HLMs d’architecture soviétique tombent en décrépitude.
À notre arrivée, alors que nous sommes arrêtés devant un garage, le porte bagage de Tornado cède! Mince la tuile !..
Mais une fois encore l’Asie centrale nous dévoile ce qu’elle a de meilleur: la gentillesse des gens.
À peine le temps de soupirer que le mécano du garage est déjà en train de démonter le porte-bagage pour le souder...une affaire résolue avant même d’avoir eu le temps de râler. Il semblerait que la prière du moine népalais porte encore ses fruits...
Enfin, à Balkhash, alors que nous sommes à mi-parcours (vers Astana); nous allons vivre une expérience complètement improbable...Au beau milieu des steppes ventées nous voilà à aller à la plage !!!!
Des steppes et des hommes
29 juillet-5 août
Arrivés à Balkhash, un petit bilan s’impose : sur cette route qui relie le Kirghizistan à Astana le ballet des camionneurs est sans fin alors qu’Éole n’en finit pas de nous ballotté dans tous les sens ! Après quelques bonnes frayeurs, nous décidons de faire un petit tour en train jusqu’à Karaganda où nous trouverons enfin des routes secondaires pour échapper aux camionneurs et ne pas finir renversés par ces énormes poids lourds...
Nous arrivons donc à Karaganda plus vite que prévu, l’occasion pour nous de faire un détour vers Dolinka (article Karlags) puis vers la réserve naturelle de Korgalzin réputée pour ses oiseaux...
En quittant Karaganda quel bonheur que d’être seul allant à travers champs sur de toutes petites routes isolées ! Alors malgré que nous soyons toujours ballottés comme des fétus de paille au vent, nous ne craignons plus Éole toujours furieux de notre intrusion en son royaume !!
Aussi, nous qui nous étions demandé devant l’austérité des steppes et l’absence totale d’agriculture ou d’élevage comment le Kazakhstan subvenait à ses besoins les plus rudimentaires, nous découvrons que les steppes ont été petit à petit domptées pour devenir d’immenses champs de blés qui s’étendent à perte de vue...malheureusement comme une fatalité, kilomètres après kilomètres la monotonie du paysage s’impose à nouveau...
Heureusement, dans cette immensité, le silence des steppes se rompt petit à petit, la vie reprend timidement ses droits, les oiseaux réapparaissent, les troupeaux de chevaux sauvages nous font parfois barrage, de petits villages au style Sibérien s’égrènent le long de la route nous offrant l’opportunité de jolies rencontres.
Alors, de cette remontée vers Astana nous ne garderons pas vraiment en mémoire les paysages...mais plutôt la gentillesse des Kazakhs qui vivent dans ces terres isolées...ou du cours d’équitation improvisé au petit matin par un papi berger...ou encore de la visite (d’écuries) improvisée d’un éleveur qui revient tout juste des courses hippiques de Deauville avec ses étalons...Ce jour là d’ailleurs, nous restons sans voix devant ces bêtes d’une rare beauté et dont se dégage une vivacité peu commune. Jamais nous n’avions vu, ni approché, de telles bêtes et nous mesurons notre chance.
Arrivés à Balkhash, un petit bilan s’impose : sur cette route qui relie le Kirghizistan à Astana le ballet des camionneurs est sans fin alors qu’Éole n’en finit pas de nous ballotté dans tous les sens ! Après quelques bonnes frayeurs, nous décidons de faire un petit tour en train jusqu’à Karaganda où nous trouverons enfin des routes secondaires pour échapper aux camionneurs et ne pas finir renversés par ces énormes poids lourds...
Nous arrivons donc à Karaganda plus vite que prévu, l’occasion pour nous de faire un détour vers Dolinka (article Karlags) puis vers la réserve naturelle de Korgalzin réputée pour ses oiseaux...
En quittant Karaganda quel bonheur que d’être seul allant à travers champs sur de toutes petites routes isolées ! Alors malgré que nous soyons toujours ballottés comme des fétus de paille au vent, nous ne craignons plus Éole toujours furieux de notre intrusion en son royaume !!
Aussi, nous qui nous étions demandé devant l’austérité des steppes et l’absence totale d’agriculture ou d’élevage comment le Kazakhstan subvenait à ses besoins les plus rudimentaires, nous découvrons que les steppes ont été petit à petit domptées pour devenir d’immenses champs de blés qui s’étendent à perte de vue...malheureusement comme une fatalité, kilomètres après kilomètres la monotonie du paysage s’impose à nouveau...
Heureusement, dans cette immensité, le silence des steppes se rompt petit à petit, la vie reprend timidement ses droits, les oiseaux réapparaissent, les troupeaux de chevaux sauvages nous font parfois barrage, de petits villages au style Sibérien s’égrènent le long de la route nous offrant l’opportunité de jolies rencontres.
Alors, de cette remontée vers Astana nous ne garderons pas vraiment en mémoire les paysages...mais plutôt la gentillesse des Kazakhs qui vivent dans ces terres isolées...ou du cours d’équitation improvisé au petit matin par un papi berger...ou encore de la visite (d’écuries) improvisée d’un éleveur qui revient tout juste des courses hippiques de Deauville avec ses étalons...Ce jour là d’ailleurs, nous restons sans voix devant ces bêtes d’une rare beauté et dont se dégage une vivacité peu commune. Jamais nous n’avions vu, ni approché, de telles bêtes et nous mesurons notre chance.
Karlag
29 juillet
Au cœur des hautes steppes, la région de Karaganda est associée à une triste page de l’histoire soviétique: les Karlags. Peut-être, dans nos jeunes années dormions-nous au chaud appuyé sur le radiateur du fond de la classe, mais avouons le, les Karlags avait échappé à notre mémoire, et de la folie Stalinienne (et ces successeurs) nous n’avions retenu que les Goulags perdus au fin fond d’une Sibérie glaciale. À Dolinka, petite ville qui fut le cœur administratif du système des Karlags, nous découvrons qu’ici aussi, au milieu de ces steppes où le vent glacial fait chuter le thermomètre jusqu’à -45°C, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été forcés à la besogne dans des conditions inhumaines, sous l’unique soupçon d’être opposé au régime soviétique. Ce jour là, dans les sous-sols humides du bâtiment nous visitons les cellules insalubres, des salles d’interrogatoires équipées pour faire céder la volonté de n’importe quel innocent...alors qu’à l’étage nous découvrons les bureaux douillets des officiers.
Progressivement, la visite du musée nous replonge dans l’organisation des Karlags, du quotidien de ces prisonniers rythmé par le labeur des mines de charbon...dans le quotidien de tous ces scientifiques qui, sur-exploités eux aussi, sont poussés aux découvertes pour l’unique gloire du régime soviétique. Dans les registres nous découvrons le nom d’Andreï Tupolev .
Une bien étrange visite, nous ne pensions pas réviser notre histoire au milieu de ces steppes désespérément vides !
Plus tard, pédalant sur les petites routes de la campagne « Karagandaise », nous découvrirons que la région de Karaganda vit toujours de l’exploitation des mines de charbon.
Au cœur des hautes steppes, la région de Karaganda est associée à une triste page de l’histoire soviétique: les Karlags. Peut-être, dans nos jeunes années dormions-nous au chaud appuyé sur le radiateur du fond de la classe, mais avouons le, les Karlags avait échappé à notre mémoire, et de la folie Stalinienne (et ces successeurs) nous n’avions retenu que les Goulags perdus au fin fond d’une Sibérie glaciale. À Dolinka, petite ville qui fut le cœur administratif du système des Karlags, nous découvrons qu’ici aussi, au milieu de ces steppes où le vent glacial fait chuter le thermomètre jusqu’à -45°C, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été forcés à la besogne dans des conditions inhumaines, sous l’unique soupçon d’être opposé au régime soviétique. Ce jour là, dans les sous-sols humides du bâtiment nous visitons les cellules insalubres, des salles d’interrogatoires équipées pour faire céder la volonté de n’importe quel innocent...alors qu’à l’étage nous découvrons les bureaux douillets des officiers.
Progressivement, la visite du musée nous replonge dans l’organisation des Karlags, du quotidien de ces prisonniers rythmé par le labeur des mines de charbon...dans le quotidien de tous ces scientifiques qui, sur-exploités eux aussi, sont poussés aux découvertes pour l’unique gloire du régime soviétique. Dans les registres nous découvrons le nom d’Andreï Tupolev .
Une bien étrange visite, nous ne pensions pas réviser notre histoire au milieu de ces steppes désespérément vides !
Plus tard, pédalant sur les petites routes de la campagne « Karagandaise », nous découvrirons que la région de Karaganda vit toujours de l’exploitation des mines de charbon.
La Dubaï des steppes
6-10 août
Ce jour là, alors que 45km nous reste à parcourir, déjà à l’horizon au milieu de rien, se dresse une forêt de gratte-ciels...enfin nous arrivons à notre but, voici au loin Astana.
En rentrant dans cette ville qui représente la fin de notre longue traversée de l’Asie centrale, il est temps de féliciter Zebulon et Tornado car les routes ne leur aurons rien épargnés.
Pendant que Zebulon et Tornado vont se reposer quelques jours, nous, nous allons explorer cette nouvelle capitale aux allures ultra modernes. Pour sa nouvelle capitale le Kazakhstan s’est construit une ville à l’architecture élancée et futuriste...ce qui lui vaut son surnom de « Dubaï des steppes ». Comme à Dubaï, il est vrai que cette ville, où les gratte-ciels fleurissent au beau milieu d’un territoire vide, ne peut que surprendre !
Après ces semaines à traverser les steppes, on se sent un peu déboussolé...cela faisait bien longtemps que nous n’avions plus levé la tête pour admirer un bâtiment ! Puis, depuis le sommet de la tour Bayterek, l’occasion nous est donnée de mesurer les effets du culte de la personnalité du président Kazakhs...Comme les Kazakhs, très nombreux ce jour là, nous patientons une bonne heure pour accéder au pupitre Centrale et effleurer l’empreinte de main de Nazarbaev. Malgré les critiques, il semble que ce président-dictateur, l’unique que le Kazakhstan n’est jamais connu depuis sa création, soit toujours adulé.
Mi-amusé, mi-consterné, nous essayons de nous imaginer la même scène en France...fort heureusement impossible !
Ce jour là, alors que 45km nous reste à parcourir, déjà à l’horizon au milieu de rien, se dresse une forêt de gratte-ciels...enfin nous arrivons à notre but, voici au loin Astana.
En rentrant dans cette ville qui représente la fin de notre longue traversée de l’Asie centrale, il est temps de féliciter Zebulon et Tornado car les routes ne leur aurons rien épargnés.
Pendant que Zebulon et Tornado vont se reposer quelques jours, nous, nous allons explorer cette nouvelle capitale aux allures ultra modernes. Pour sa nouvelle capitale le Kazakhstan s’est construit une ville à l’architecture élancée et futuriste...ce qui lui vaut son surnom de « Dubaï des steppes ». Comme à Dubaï, il est vrai que cette ville, où les gratte-ciels fleurissent au beau milieu d’un territoire vide, ne peut que surprendre !
Après ces semaines à traverser les steppes, on se sent un peu déboussolé...cela faisait bien longtemps que nous n’avions plus levé la tête pour admirer un bâtiment ! Puis, depuis le sommet de la tour Bayterek, l’occasion nous est donnée de mesurer les effets du culte de la personnalité du président Kazakhs...Comme les Kazakhs, très nombreux ce jour là, nous patientons une bonne heure pour accéder au pupitre Centrale et effleurer l’empreinte de main de Nazarbaev. Malgré les critiques, il semble que ce président-dictateur, l’unique que le Kazakhstan n’est jamais connu depuis sa création, soit toujours adulé.
Mi-amusé, mi-consterné, nous essayons de nous imaginer la même scène en France...fort heureusement impossible !
Kazakhstan; « молодец » (prononcer Molodcy)
~ Traduction молодец : bravo, c’est génial, bien joué, etc...
Un drapeau presque vide...seul un soleil brûle l’horizon et un aigle qui plane dans le vent violent des steppes. Rarement un drapeau n’a aussi bien résumé un pays, enfin un territoire devrions-nous dire. Territoire où, à perte de vue, le vide règne laissant place au grandes steppes. Devant la monotonie des paysages on serait tenté de ne faire que traverser en observant ces steppes depuis une fenêtre de train ... Mais pour comprendre ce que sont ces steppes il faut les affronter ! ...
Affronter le vent inhospitalier, affronter l’ennui des grandes lignes droites, affronter le soleil qui brûle ces steppes, affronter le vide et la solitude. C’est ce que nous avons fait sur nos petits vélos, épiant désespérément ce vide à la recherche de quelques traces de vie animale, cherchant inutilement un touche de couleur (de quelques fleurs) au milieu de ces hautes herbes brûlées, espérant trouver un peu d’eau au milieu de cette terre craquelée. Alors enfin nous avons compris pourquoi la vie avait déserté ces vastes étendues, pourquoi les Kazakhs ont toujours préféré rester nomade et ne faire que traverser ce territoire hostile...Le Kazakhstan plein de sagesse nous enseigne que le vide se respecte.
Mais, il serait temps de se rappeler qu’un pays ce n’est pas seulement qu’un territoir!
Alors bien sûr, vous le devinez, dans cette conclusion, nous ne serons pas dithyrambique sur les paysages du Kazakhstan, et pourtant nous ne regrettons rien de cette traversée car le Kazakhstan nous aura réservé une bien belle surprise.
De cette longue traversée des pays en -Stan, c’est bien ici que nous avons fait les plus belles rencontres...est-ce parce que la présence des hommes se fait rare ? Mais ici nous avons observé une vraie solidarité, dans ce pays hostile il est de coutume d’offrir son aide...et probablement par leur culture nomade ici c’est un honneur d’offrir de l’eau et de la nourriture au voyageur...
et surtout, chez les Kazakhs, il y a cette joie spontanée et sincère de rencontrer des étrangers...et au comble de l’étonnement, des touristes à vélo !
Au récit de notre longue itinérance, que d’enthousiasme et d’encouragement !!! Tous, comme une seule voix, auront enrichi notre russe (bien médiocre) d’une expression : молодец , молодец !!
Le Kazakhstan, une traversée très dure qui nous aura confronté à la fois la rudesse des éléments et la solitude faisant de ces journées de pédalage une expérience unique et inoubliable.
Le Kazakhstan, un peuple nomade qui nous aura une fois de plus donner une bien belle définition de la gentillesse et de la bienveillance.
Alors pour nous, le Kazakhstan se résumera en un mot : молодец 😊
Un drapeau presque vide...seul un soleil brûle l’horizon et un aigle qui plane dans le vent violent des steppes. Rarement un drapeau n’a aussi bien résumé un pays, enfin un territoire devrions-nous dire. Territoire où, à perte de vue, le vide règne laissant place au grandes steppes. Devant la monotonie des paysages on serait tenté de ne faire que traverser en observant ces steppes depuis une fenêtre de train ... Mais pour comprendre ce que sont ces steppes il faut les affronter ! ...
Affronter le vent inhospitalier, affronter l’ennui des grandes lignes droites, affronter le soleil qui brûle ces steppes, affronter le vide et la solitude. C’est ce que nous avons fait sur nos petits vélos, épiant désespérément ce vide à la recherche de quelques traces de vie animale, cherchant inutilement un touche de couleur (de quelques fleurs) au milieu de ces hautes herbes brûlées, espérant trouver un peu d’eau au milieu de cette terre craquelée. Alors enfin nous avons compris pourquoi la vie avait déserté ces vastes étendues, pourquoi les Kazakhs ont toujours préféré rester nomade et ne faire que traverser ce territoire hostile...Le Kazakhstan plein de sagesse nous enseigne que le vide se respecte.
Mais, il serait temps de se rappeler qu’un pays ce n’est pas seulement qu’un territoir!
Alors bien sûr, vous le devinez, dans cette conclusion, nous ne serons pas dithyrambique sur les paysages du Kazakhstan, et pourtant nous ne regrettons rien de cette traversée car le Kazakhstan nous aura réservé une bien belle surprise.
De cette longue traversée des pays en -Stan, c’est bien ici que nous avons fait les plus belles rencontres...est-ce parce que la présence des hommes se fait rare ? Mais ici nous avons observé une vraie solidarité, dans ce pays hostile il est de coutume d’offrir son aide...et probablement par leur culture nomade ici c’est un honneur d’offrir de l’eau et de la nourriture au voyageur...
et surtout, chez les Kazakhs, il y a cette joie spontanée et sincère de rencontrer des étrangers...et au comble de l’étonnement, des touristes à vélo !
Au récit de notre longue itinérance, que d’enthousiasme et d’encouragement !!! Tous, comme une seule voix, auront enrichi notre russe (bien médiocre) d’une expression : молодец , молодец !!
Le Kazakhstan, une traversée très dure qui nous aura confronté à la fois la rudesse des éléments et la solitude faisant de ces journées de pédalage une expérience unique et inoubliable.
Le Kazakhstan, un peuple nomade qui nous aura une fois de plus donner une bien belle définition de la gentillesse et de la bienveillance.
Alors pour nous, le Kazakhstan se résumera en un mot : молодец 😊
L’Asie centrale, notre longue route.
A Astana, nous réalisons que nous allons bientôt quitter cette Asie Centrale que nous avons traverser d'Ouest en Est, du Sud au Nord.
Nous vous avons livré nos émotions sur chacun de ces pays, mais en même temps, bien que nous ayons bel et bien franchit un certain nombre de frontières... aujourd'hui nous avons un peu l'impression de quitter un seul et grand pays.
Car dans cette Asie centrale, tels des régions, les paysages ont changés dévoilant le meilleur de chaque pays et nous évitant de nous ennuyer grâce à une grande diversité...Mais après environ 5000 km parcouru depuis Turkmenabat, à longer pour une bonne partie la grande route de la soie, un constat s’impose à nous:
Peut-être parce l’héritage de l’URSS reste encore très présent, mais tous ces pays en -Stan ne font en réalité qu’un !
L’Ouzbékistan n’est rien sans le Kirghizistan, le Tadjikistan et le Kazakhstan...et inversement.
Pour comprendre l’Asie centrale, il faut longuement s’immerger dans cette immense région du monde...prendre le temps d’observer comment chacun de ces nouveaux pays ont évolués depuis la chute de l’URSS...le Turkménistan, boudeur, a fait le choix de l’isolement, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan font le pari du tourisme, le Kazakhstan mise sur ces immenses ressources naturelles (pétrolières et minières), alors que le Tadjikistan l’enfant pauvre de la bande se démène pour survivre.
Mais malgré des orientations différentes, dans cette région du monde...on découvre un peuple qui s’affranchit des frontières politiques, qui parle encore cette même langue commune qu’est le russe, qui a en commun ce même héritage dramatique de la seconde guerre mondiale,...,qui partage encore les mêmes coutumes et les même habitudes culinaires.
Une région du monde, où malgré les frontières, la culture nomade reste encore profondément inscrite et où chacun se sent encore un peu compatriotes avec ceux des pays voisins.
Alors, malgré les frontières, nous avons retrouvé nos repères ayant l’impression d’être toujours dans le même pays.
Et surtout, dans cette grande Asie centrale, il y a l’héritage de l’islam : cette immense hospitalité qui ne nous a plus quitté depuis des mois...hospitalité, profondément inscrite dans le cœur des gens...
Alors que nous emballons Tornado et Zebulon pour prendre un vol vers Budapest, nous avons un petit pincement au cœur car nous réalisons que nous allons bientôt quitter cette Asie centrale qui nous aura comblé pendant plusieurs mois!
Nous vous avons livré nos émotions sur chacun de ces pays, mais en même temps, bien que nous ayons bel et bien franchit un certain nombre de frontières... aujourd'hui nous avons un peu l'impression de quitter un seul et grand pays.
Car dans cette Asie centrale, tels des régions, les paysages ont changés dévoilant le meilleur de chaque pays et nous évitant de nous ennuyer grâce à une grande diversité...Mais après environ 5000 km parcouru depuis Turkmenabat, à longer pour une bonne partie la grande route de la soie, un constat s’impose à nous:
Peut-être parce l’héritage de l’URSS reste encore très présent, mais tous ces pays en -Stan ne font en réalité qu’un !
L’Ouzbékistan n’est rien sans le Kirghizistan, le Tadjikistan et le Kazakhstan...et inversement.
Pour comprendre l’Asie centrale, il faut longuement s’immerger dans cette immense région du monde...prendre le temps d’observer comment chacun de ces nouveaux pays ont évolués depuis la chute de l’URSS...le Turkménistan, boudeur, a fait le choix de l’isolement, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan font le pari du tourisme, le Kazakhstan mise sur ces immenses ressources naturelles (pétrolières et minières), alors que le Tadjikistan l’enfant pauvre de la bande se démène pour survivre.
Mais malgré des orientations différentes, dans cette région du monde...on découvre un peuple qui s’affranchit des frontières politiques, qui parle encore cette même langue commune qu’est le russe, qui a en commun ce même héritage dramatique de la seconde guerre mondiale,...,qui partage encore les mêmes coutumes et les même habitudes culinaires.
Une région du monde, où malgré les frontières, la culture nomade reste encore profondément inscrite et où chacun se sent encore un peu compatriotes avec ceux des pays voisins.
Alors, malgré les frontières, nous avons retrouvé nos repères ayant l’impression d’être toujours dans le même pays.
Et surtout, dans cette grande Asie centrale, il y a l’héritage de l’islam : cette immense hospitalité qui ne nous a plus quitté depuis des mois...hospitalité, profondément inscrite dans le cœur des gens...
Alors que nous emballons Tornado et Zebulon pour prendre un vol vers Budapest, nous avons un petit pincement au cœur car nous réalisons que nous allons bientôt quitter cette Asie centrale qui nous aura comblé pendant plusieurs mois!